L’église Saint-Armel (XVème siècle), édifiée par les seigneurs de La Gaudinaye à l’emplacement d’un ancien sanctuaire roman du XIIème siècle. Une église existe déjà en 1435 lorsque Pierre du Guiny, seigneur de Quéhéon, est autorisé à construire, du côté de l’Epître, une chapelle avec enfeu. Cette chapelle, commencée par Gille le Bloy en 1436, est achevée en 1457 par Alain Bérard. En 1508, le clocher de l’église s’effondre et une grande partie de la nef et du choeur est alors ruinée. L’essentiel de l’église est reconstruit entre 1511 et 1556. La chute du clocher de croisée roman en 1508 entraîne la disparition de l’ancien édifice dont ne subsistent, semble-t-il, que le bras nord et la partie septentrionale du chevet. Le clocher qui était primitivement très élevé et fort beau, est diminué de hauteur en 1717 ou 1718, endommagé encore par la foudre en 1727, démoli en 1732 et reconstruit de 1733 à 1741. Enfin, en 1860, a lieu une nouvelle restauration. L’église comprend une nef avec bas-côtés formant cinq travées, terminée par un choeur à chevet plat flanqué de deux chapelles dans le prolongement des collatéraux : la chapelle de Crévy au Nord, la chapelle de Quéhéon au Sud. Sur le bas-côté Sud s’ouvre, à la hauteur de la dernière travée de la nef, une petite chapelle, faisant légèrement saillie à l’extérieur. La nef, à l’exception de la travée sous la tour, refaite en 1760, date du XVIème siècle : elle communique avec les bas-côtés par des arcades en cintre brisé portant sur des piliers carrés flanqués de quatre colonnes à demi engagées. La travée du sanctuaire présente une particularité : en effet la dernière arcade du côté de l’Evangile se rapproche de l’axe de l’église pour retomber sur un massif de construction qui semble appartenir au XVème siècle. Le mur du chevet est percé d’une grande fenêtre à trois meneaux et à réseau flamboyant. A l’extérieur, les contreforts sont pour la plupart amortis par des pinacles et décorés de niches à dais flamboyants : des animaux fantastiques assez grossièrement sculptés servent de gargouilles.
La chapelle Saint-Armel, qui surmonte la sacristie, au nord du choeur, est sans doute l’ancien oratoire ducal du XVème siècle. On y trouve le tombeau de Philippe de Montauban de Bretagne, celui d’Anne du Chastelier, ainsi que le tombeau des ducs de Bretagne Jean II et Jean III. Le portail nord date du XVIème siècle (vers 1530) et comporte deux portes dont les arcatures sont décorées d’une guirlande d’anges : on y voit aussi deux séries de niches qui contiennent chacune une femme qui foule aux pieds un personnage renversé. Les vitraux, qui datent du XV-XVIème siècle, sont restaurés au XVIIème siècle, au XIXème siècle par Lusson, et vers 1950. Parmi les vitraux de l’église, l’Arbre de Jessé est l’un des plus remarquables de Bretagne. La verrière de l’évêque de Saint-Malo Jean de l’Epervier, située dans la chapelle Saint-Armel, date de la seconde moitié du XVème siècle et représente la vie du saint en quatre panneaux. La verrière de la Pentecôte, située au revers du grand portail et donnée par Yvon Audren, date de 1533. A droite, les verrières de l’Assomption et de la Mort de la Vierge étaient datées, avant la restauration, de 1570 et de 1602. Enfin, la verrière de la Passion, située dans la chapelle du Crévy, date de 1602 et on y voit des scènes de la Passion et quelques saints (elle aurait été donnée par Jean Rogier, seigneur du Crévy, sénéchal de Ploërmel, et Hélène Josse, son épouse). Provenant d’une chapelle des Carmes de Ploërmel dont ils étaient les fondateurs, le tombeau (1513) de Philippe de Montauban, chancelier de la duchesse Anne, et de sa femme Anne du Chastelier fut déposé dans le cloître après la ruine du couvent et transporté récemment dans l’aile sud de l’église Saint-Armel. Les tombeaux en marbre blanc des ducs de Bretagne Jean II (décédé en 1305) et Jean III (décédé en 1341) datent du XIVème siècle. Une vieille statue en bois de saint Armel est l’objet d’une vénération spéciale. Un petit bénitier octogonal du XVIème siècle, en granit, se remarque près d’une des portes. A l’intérieur, on distingue de nombreux écussons parmi lesquels les armes de Bretagne, celle des Coëtlogon, des Bréhault et des Charpentier ;