Campénéac – Le Presbytère suite

Au premier étage au dessus de la cuisine, la chambre de M le recteur. Au dessus de la salle à manger, les chambres des deux vicaires qui n’étaient que de véritables boyaux ; au milieu un cabinet. Un grenier surmontait l’habitation. Au bout nord de la maison un cellier où se trouvait le pressoir acheté en 1882.

Le tout sentait la vieillesse, la caducité. On avait dépensé 400 F en 1845 pour les plafonds de la cuisine et de la salle pour les planchers et les cloisons des chambres, les cheminées. Il était temps de récidiver.

D’ailleurs le presbytère était devenu insuffisant : M. le roux, recteur, était obligé de chercher dans le bourg le logement à ses missionnaires et à ses visiteurs. Une hospitalité gracieuse leur était offerte chez les Lanier et chez les Joubaut. La cour du presbytère est fermée par un portail de 1882. Et par une porte surmontée d’une croix 1878. C’est peut être la croix qui dominait la fontaine de Notre Dame. Devant le presbytère l’écurie misérable : une ardoise de la faiture porte l’année 1800 ; à coté un bucher nom moins délabré date de 1849. Au fond de la cour près de la porte de sortie, un puits à l’eau limpide et abondante. Tout le bourg y a puisé en l’année de sécheresse extraordinaire 1921. Jamais il n’a tari. Le devant porte inscrites

la date de 1883 et les initiales B R (Baillard, recteur) et T V (Thébaut, vicaire).

Quand arriva en 1904 M de Bellevue comme recteur il constata avec tristesse à l’insuffisance des logements et le délabrement puisque complet d’une partie des bâtiments du presbytère. Il décida donc avec le conseil de Fabrique que des réparations urgentes et un agrandissement seraient entrepris dans le plus bref délai. Vu le manque de ressources, M le recteur, jouissant d’une belle fortune, proposa d’avancer les fonds nécessaires et le conseil s’engagea à le rembourser quand il le pourrait commodément (voilà pourquoi M Cadio, successeur de M de Bellevue, en 1806 paie 480 F d’intérêts pour la somme prêtée au frère de M de Bellevue ; la loi de séparation a tout supprimé) de plus le conseil autorisa à prendre sur la femme de Ferdonnant et le terrain de la fabrique les arbres nécessaires à l’entreprise.

Alors on se demanda s’il fallait bâtir un presbytère nouveau dans le verger au dessus du vieux ou bien restaurer et agrandir la maison existante ?

Malheureusement on s’arrêta au dernier projet. M de Bellevue avait un ami et collègue au Grand Séminaire, M l’abbé Lepetit, professeur d’écriture suinte. C’est à lui qu’il confia le plan de restauration. M Jollivet, premier vicaire devait surveiller et activer les travaux. On commença.

Sur les entrefaites, M le recteur tomba malade. Il s’en alla chez ses parents à la Touraille en Augan. Et il ne devait pas y revenir.

Les travaux continuèrent cependant. La vieille partie fut restaurée. Le 1er étage fut transformé : corridor pris sur la vaste chambre du recteur, chambres des vicaires devenues une seule chambre avec corridor donnant accès au nouveau bâtiment. Puis on ajouta une annexe : au rez de chaussée communiquant avec la salle à manger, une chambre et un cabinet, et au dessus trois mansardes où l’on parvient par le grenier. La cave que l’on creusa au dessous à 8 m du puits ne tarda pas à être remplie d’eau.

J’y ai déjà déversé plus de 40 charretées de terre et elle n’est pas comblée. C’est un travail à achever : l’humidité rendrait inhabitables les appartements supérieurs. Quant au cellier, il est bien insuffisant avec le pressoir et le moulin qu’il est obligé d’abriter. En 1914 on eut l’idée de bâtir une remise quelconque pour les y placer : le bois était préparé. Mais elle fut abandonnée quand fut condamné le passage du cellier à la cave presque comblée de terre. L’écurie et le bucher restèrent dans leur état de ruines et s’y trouvent encore. J’ai accolé un poulailler. Voici ce qui appartient au presbytère et qui ne peut être enlevé sans injustice

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