L’église Saint-Malo (XI-XIIème siècle), restaurée en 1751.
L’église conserve des vestiges romanes, notamment trois fenêtres, ainsi que le portail occidental. Le porche roman, qui date de la seconde moitié du XIIème siècle, est refait entièrement au XVème siècle. Le portail se compose de trois ogives encastrées l’une dans l’autre. Des restaurations ont été faites en 1751. On y trouve de nombreuses dalles funéraires datées de 1412 (celle de Guillaume Hamon), 1591 (celle de François Thomé), 1610 (Jean du Bec) et 1702 (celle de Sébastien du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, décédé le 2 mars 1702). Le baptistère date du XIIème siècle. La tribune dite « des évêques » date du XVIIIème siècle. Le retable date du XVIIème siècle ;
L’église paroissiale est dédiée à saint Malo ; elle conserve encore des restes de construction romane, et notamment des fenêtres hautes et étroites, à plein cintre, qui rappellent le XIème ou le XIIème siècle. Depuis ce temps, elle a subi de nombreuses réparations, dont la plus importante fut terminée en 1751. « Elle s’étendait autrefois plus en long du côté du soleil levant, la sacristie était au midi, joignant les écuries du château, qui ont été faites depuis quelques années dans l’endroit où était ci-devant l’auditoire, tandis que l’ancien château subsistait ». On rétrécit l’église de six pieds (Reg. 1751). Le pavé est semé de dalles funéraires, qui tendent à s’effacer sous le frottement des pieds. L’une des plus anciennes est celle d’un prêtre, comme le prouve le dessin d’un calice, parmi d’autres figures ; on y lit l’inscription suivante en lettres gothiques : D. Guille Hamon p de S. M. L. M. IIIIcc. XII. (1412). Ses armes étaient d’azur à 3 annelets d’or. Une autre dalle, placée au milieu du sanctuaire, porte cinq écussons très usés ; celui du centre, accompagné d’une crosse et d’une mitre, présente un chevron abaissé sous un chef chargé de deux étoiles, et accompagné en pointe d’un coeur surmonté d’une croix. C’est là que reposent les restes de messire François Thomé, évêque de Saint-Malo, mort le 17 février 1591. Une troisième dalle, à moitié cachée par le marchepied du maître-autel, portant un écusson fuselé, timbré d’une crosse et d’une mitre, recouvre le coeur et les entrailles de Mgr Jean du Bec, évêque de Saint-Malo, mort le 20 janvier 1610, dans sa maison de campagne, après avoir légué son corps à l’abbaye de Mortemer. On lit encore les mots : precordia R. P. Johannis … Une quatrième dalle, en schiste ardoisier, placée aussi devant le maître-autel, porte un écusson de sable au léopard d’argent accompagné de six coquilles de même, et entouré des attributs épiscopaux. Au-dessous on lit l’inscription suivante : Cy gist illustrissime et révérendissime — Père en Dieu Messire Sébastien du Guémadeuc, — en son vivant évêque de Saint-Malo, — lequel est décédé le 2 mars 1702. — Priez Dieu pour lui. On voit aussi dans l’église les armoiries de Mgr Des Maretz, mort en 1739, et celles de Mgr de Fogasses de la Bastic, mort en 1767. Outre l’église, il y a la chapelle de Saint-Malo, fondée le 10 janvier 1610 par Mgr Jean du Bec, qui laissa la somme de « cinq cents escus, peur faire parachever la chapelle de Saint-Malo, située près la fontaine qui dépend de ce lieu, et pour y fonder deux messes par chacune semaine à perpétuité, l’une au mercredy et l’autre au vendredy, ensemble faire bastir une chambre annexée à la dite chapelle, pour loger le chapelain qui célébrera les dites messes ». Le manoir épiscopal, reconstruit en partie par Mgr du Guémadeuc, se trouve au fond d’un charmant vallon, entouré d’arbres et de prairies. Aliéné en 1791, acquis plus tard par M. de Cheffontaines, il a donné l’hospitalité au duc de Nemours en 1843, pendant les manoeuvres du camp de Thélin ; il a appartenu ensuite à M. de Trévelec, et depuis 1895 il est à Madame de Boispéan. Saint-Malo faisait partie du doyenné de Beignon, de l’archidiaconé de Porhoët, et de la sénéchaussée de Ploërmel. En 1790, il fut érigé en commune, du canton de Campénéac, du district de Ploërmel, et du département du Morbihan. On y vendit nationalement, outre le manoir épiscopal et ses dépendances, deux pièces de terre appartenant à la fabrique, une maison, un moulin et une métairie dépendant de la cure. En 1801, la commune passa dans le canton de Guer, et fut annexée au nouveau diocèse de Vannes. Rétablie comme paroisse en 1802, supprimée en 1808 et unie à Beignon, elle a recouvré son indépendance religieuse le 2 août 1843. La suppression de l’évêché de Saint-Malo a porté un coup mortel à la prospérité de cette petite localité. Plus d’évêques, plus de tribunaux, plus de collège, plus de commerce ! Le bourg actuel de Saint-Malo-de-Beignon se compose d’une quarantaine de chaumières habitables et d’un nombre à peu près égal de maisons en ruines, qui lui donnent un aspect de désolation et de misère. Cependant il commence à se relever, et le voisinage du camp de Coetquidan y apporte, pendant quatre mois chaque année, le mouvement et la vie (J-M. Le Mené).